Appendicectomie.

Ce document est destiné à répondre à la plupart des questions que vous vous posez si vous devez être opéré(e) d’une cholécystectomie. Il ne saurait être exhaustif. C’est un complément d’informations, qui n’aborde que des principes généraux, sans traiter du cas particulier, lequel a été ou sera  discuté avec votre chirurgien lors de la consultation. Ce document est issu des fiches de recommandations de l’ASSPRO  (Association de Prévention du Risque Opératoire).
 

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GENERALITES.

 

L’appendice (aussi appelé appendice iléo-cæcal ou appendice vermiculaire) est une petite excroissance du cæcum (première portion du colon) ; il peut mesurer entre 5 et 10 cm de long.

L'inflammation ou l’infection de l'appendice est appelée appendicite.

L'ablation de l'appendice est appelée appendicectomie.

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POURQUOI REALISER L'INTERVENTION ?


L'appendice est un cul de sac de l'intestin pouvant être bouché par des matières, ce qui entraîne une infection. Le diagnostic d'appendicite est fréquent mais il peut être parfois difficile en raison de la variété des symptômes. Tous les patients ne font pas une appendicite classique telle que décrite dans les livres !
Aucun signe clinique ou biologique considéré individuellement n’a de valeur suffisamment discriminante pour permettre de poser avec certitude le diagnostic d’appendicite. L’imagerie n’est pas toujours contributive :

• L’échographie a une bonne valeur diagnostique quand l’appendice est visualisé.
• Le scanner est performant pour établir le diagnostic d’appendicite ou pour l’exclure. L’indication de cet examen doit être posée en considérant son caractère irradiant.
• Il n’y a pas de données de qualité suffisante dans la littérature pour positionner la cœlioscopie exploratrice dans la démarche diagnostique. La cœlioscopie exploratrice n’est pas à réaliser en première intention, mais elle peut être proposée lorsque l’imagerie (échographie puis scanner) n’est pas contributive chez la femme jeune.
 
Le risque principal d’une appendicite est l’évolution vers la perforation puis la péritonite généralisée qui met en jeu le pronostic vital : la mortalité est de 0,1% dans les formes non compliquées, elle est de 1,5 à 5% en cas de perforation appendiculaire. Le pronostic est directement lié à la précocité du diagnostic et du traitement.
 
A l'opposé, l’exérèse d’un appendice sain n’est pas sans conséquences. Même si l’appendicectomie est un acte courant, elle peut néanmoins entraîner des complications spécifiques (péritonite par lâchage du moignon, abcès postopératoires...) et des complications inhérentes à tout acte de chirurgie abdominale.

Le traitement antibiotique reste discuté.

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L'OPERATION


Le but de l’intervention est de retirer l’appendice. Le principe est de lier l’artère de l’appendice, de lier la base de l’appendice (parfois en utilisant des agrafes chirurgicales) et de retirer l’appendice.

 
L’intervention est le plus souvent faite par cœlioscopie (opération sous anesthésie générale et avec l’aide d’une caméra avec des petites incisions) ou en ouvrant l’abdomen habituellement en fosse iliaque droite (Incision de Mac Burney). Il est parfois nécessaire d’agrandir l’incision ou de « convertir » l’intervention par une incision plus grande (laparotomie).

Dans certains cas, une résection d’une partie du colon (ou de l’intestin grêle) peut être requise. Un drain sera laissé en place selon le degré d'infection. Lorsque l’opération est effectuée, l’appendice peut être retiré même si il n’apparaît pas malade, ce qui peut être le cas en présence d’une appendicite débutante.

L'hospitalisation est le plus souvent faite en urgence. Plus rarement, l'opération peut être programmée et réalisée en ambulatoire (entrée et sortie de l'hôpital le jour même). La durée de l'intervention est fonction de l’état de l'appendice, de votre poids, de l’existence d’opérations précédentes sur l’abdomen...  L'appendice sera analysé en anatomopathologie (microscope).

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SUITES OPERATOIRES

Dans les heures qui suivent vous serez étroitement surveillé et le chirurgien peut décider d’éventuellement réopérer par sécurité, comme pour toute opération, s’il craint une complication.
Les suites de l'intervention dépendent essentiellement de l'importance de l'infection. Plus elle est sévère, plus les soins seront lourds et l'hospitalisation prolongée. En cas d'appendicite simple, une sortie le lendemain de l'intervention est possible. 
Après la sortie, il n’est habituellement pas nécessaire de suivre un régime ou un traitement particulier. 
Dans les suites d'une cœlioscopie, il est possible de ressentir des douleurs aux épaules. Ceci est normal et lié au gaz utilisé lors de l'intervention. Ces symptômes disparaissent toujours en 24-48 heures. 
Généralement, les plaies ne requièrent aucun soin du fait de leur mode de fermeture (fil résorbable).  
La durée d'arrêt de travail est de 1 à 3 semaines et tient compte du cas particulier de chaque patient et de la nature de son travail. L'activité sportive peut être reprise au bout de 1 mois après l'intervention (confirmée lors de la consultation post opératoire).

En dehors de la période postopératoire, aucune surveillance n’est nécessaire.

Après votre retour au domicile, la survenue de certains signes doivent vous conduire à contacter votre chirurgien sans attendre la consultation postopératoire : essoufflement, douleurs abdominales aiguës ou intenses, fièvre, douleurs sur les cicatrices, vomissements, absence de transit...

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LES COMPLICATIONS

Pendant toute l’intervention il existe un risque de léser des vaisseaux sanguins source de saignement ou des organes de voisinage créant des difficultés opératoires. Le chirurgien gère ces problèmes pendant l’opération et peut adapter la surveillance en post opératoire. Ces complications peuvent apparaître après l’intervention. S’il craint une complication, le chirurgien peut décider de réopérer.
 
Le risque chirurgical principal est lié au contenu alimentaire de l’intestin qui peut entraîner une fuite (fistule) ou un abcès sur la suture de la base de l’appendice. Cette situation peut créer une infection dans l’abdomen et nécessiter une réintervention.

Quelquefois, en particulier en cas d’appendicite compliquée, l’intestin se bloque et une occlusion se déclare par des vomissements. L’abdomen se ballonne et on peut être obligé de mettre un tuyau dans l’estomac par le nez pour aspirer son contenu en attendant que le transit se relance.

Il peut arriver, comme dans toute chirurgie, des complications générales : phlébites ou embolies pulmonaires (rares). Pour les patients à risque, un traitement préventif postopératoire sera entrepris (anticoagulants, bas de contention).

Des complications autres peuvent survenir en raison de votre état de santé antérieur sur d’autres organes qui n’ont pas de relation directe avec l’intervention. Ce sont des problèmes de dysfonctionnement d’organe ou d’infection (infection urinaire, pulmonaire par exemple). Elles seront prévenues et traitées selon les cas.

La coelio-chirurgie a quelques complications qui lui sont propres, rares accidents de trocarts entraînant des lésions viscérales ou vasculaires, rarissime embolie gazeuse... La blessure des organes proches du site opératoire est essentiellement digestive (intestin). Cette blessure accidentelle peut être favorisée par la complexité de l’intervention ou des circonstances anatomiques imprévues. Leur reconnaissance immédiate permet en général une réparation sans séquelle. L’obésité augmente le risque de complications.

Ceci n’est pas exhaustif et une complication particulièrement exceptionnelle peut survenir, liée à l’état local ou à une variabilité technique.

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maj : 08/06/2022