La maladie du reflux gastro-œsophagien (RGO)

La maladie du reflux gastro-œsophagien correspond à la remontée acide du contenu de l'estomac vers l'œsophage, en quantité et en fréquence anormale Le reflux entraîne une irritation de l'œsophage (l'œsophagite) et des symptômes tels que les régurgitations, la sensation de remontée d'acide vers la bouche. Dans certains cas, ces remontées sont telles qu'elles entraînent des troubles respiratoires, de la toux, de l'asthme, des irritations au niveau de la gorge, de la bouche.

 

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Cette maladie a été constatée chez vous ? Elle est provoquée par une incompétence de ce que nous appelons le sphincter inférieur de l'œsophage. Il s'agit d'une valve située à la jonction entre l'œsophage et l'estomac, qui contrôle les échanges entre les deux. Vous devez savoir également, que très fréquemment, ce dysfonctionnement est associé à une hernie hiatale.

 

La hernie hiatale est une anomalie anatomique. La partie supérieure de l'estomac remonte dans le thorax, alors que normalement tout l'estomac doit se trouver dans l'abdomen. Comme l'anomalie du sphincter est très souvent associée à la hernie hiatale, on parle souvent d'une hernie hiatale pour décrire en fait une maladie de reflux gastro-œsophagien.

 

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Le traitement du RGO

Depuis quelques mois ou quelques années, vos médecins vous ont traité(e) par des médicaments. Ceux-ci diminuent la production d'acide par l'estomac, et le reflux est moins abondant et, surtout, moins irritant pour l'œsophage. Les symptômes disparaissent alors plus ou moins, l'irritation de l'œsophage diminue.

Malheureusement, ces médicaments ne réparent ni le sphincter de l'œsophage, ni la hernie hiatale et vous avez constaté que vos symptômes réapparaissaient dès l'arrêt des traitements.

C'est après ces tentatives, que vous a été proposée une opération qui devra « reconstruire » une valve efficace; c'est ce que nous appelons : la chirurgie « anti-reflux ».

La chirurgie anti-reflux

La chirurgie du reflux gastro-œsophagien consiste à renforcer le sphincter inférieur de l'œsophage en utilisant la partie supérieure de l'estomac. Cette partie est enroulée autour de la partie la plus basse de l'œsophage, là où se trouve le sphincter.

C'est une sorte de « cravate » autour de l'œsophage.

Cette technique chirurgicale est le plus souvent réalisée par coelioscopie


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Les risques de la chirurgie anti-reflux par laparoscopie

A l’état normal, le contenu de l’abdomen est en contact étroit avec la paroi abdominale. Pour obtenir un espace opératoire, il convient donc de « gonfler » l’abdomen. Pour ce faire, l’intervention commence par l’injection de gaz CO2 dans l’abdomen.

 

Lorsque l'espace de travail a été créé, le chirurgien utilise des « trocarts », qui sont des gaines munies de valves, qui permettent de contenir le gaz dans l’abdomen et par l’intermédiaire desquels sont introduits la caméra vidéo et les instruments chirurgicaux.  Ces trocarts sont mis en place par des petites incisions cutanées réalisées sur la paroi abdominale.

 

Par la suite, l’intervention se déroule « à ventre fermé », votre chirurgien manipulant les instruments à l’extérieur de votre abdomen, mais suivant les différentes manipulations à l’intérieur du ventre sur un écran de télévision.

 

Au réveil, vous pouvez présenter des douleurs aux épaules. Elles sont provoquées par le fait que le ventre a été distendu. Ces douleurs sont passagères et disparaîtront rapidement dans les jours suivant l'opération.

 

L'intervention par laparoscopie comporte des risques spécifiques, mais extrêmement rares : plaie vasculaire ou digestive, embolie gazeuse. Ces accidents sont exceptionnels mais très graves.

 

Cette opération est maintenant bien codifiée, mais certaines complications peuvent survenir, comme dans toute opération chirurgicale. Les plus fréquentes sont, à titre d'exemple:
 

  • une réaction à l'anesthésie générale.

  • un saignement pendant ou après l’intervention.

  • une blessure à un organe abdominal.

  • une complication pulmonaire.

  • une infection des cicatrices.

  • une infection dans le ventre, dans les poumons, dans les urines, … (liste non limitative)

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Après l'opération

Après une chirurgie antireflux, vous constaterez très vite la disparition de vos symptômes, sans aucun médicament anti-acide. Cependant comme votre « valve » anti-reflux a été renforcée, vous pourriez éprouver des difficultés pour faire passer les aliments dans l'estomac. Nous appelons cela de la dysphagie.

Cette dysphagie est très fréquente et, dans la majorité des cas, elle commence à s'améliorer après 4 à 6 semaines. Votre chirurgien vous conseillera sur le plan diététique.

Si ce problème persiste au-delà de deux mois, ou si vous aviez perdu trop de poids, vous devez absolument revoir votre chirurgien. De même, si vous constatez la réapparition de vos symptômes de reflux, ou toute douleur prolongée dans l'abdomen ou la poitrine, contactez votre médecin ou votre chirurgien.
 

A la sortie de l’hôpital.

Le régime alimentaire est adapté : en débutant par des aliments liquides, ensuite semi-liquides, suivis de façon graduelle par des aliments solides. Votre chirurgien vous informera concernant votre régime et les restrictions à réaliser immédiatement après l'opération.

Quand faut-il contacter son chirurgien ?

Outre les contrôles postopératoires portés à votre connaissance, vous devez absolument contacter votre médecin si vous constatez par exemple une des situations suivantes :

  • une fièvre persistante;
  • des frissons;
  • des saignements;
  • un gonflement du ventre qui augmente ou des douleurs qui augmentent;
  • la persistance de nausées ou de vomissements;
  • une toux qui persiste ou des difficultés respiratoires;
  • des difficultés persistantes à avaler des aliments;
  • un suintement de liquide par n’importe quelle incision.
 

Qu'attendre de la chirurgie anti-reflux ?

Des études ont montré qu'après 10 à 20 ans d'évolution, la majorité des patients resteront asymptomatiques après cette opération. Une réapparition des symptômes est toujours possible. 
Certaines personnes noteront également des effets secondaires, des « séquelles » de cette opération : ballonnements plus fréquents, gaz abdominaux plus nombreux, parfois des difficultés à avaler certains aliments plus durs, plus volumineux ou plus secs. 
Parfois, certains patients avec dysphagie persistante pourront bénéficier d'une dilatation de la valve par simple gastroscopie. 
Enfin, quelques personnes devront être réopérées soit parce que les symptômes réapparaissent, soit parce qu'elles ont d'importantes difficultés pour avaler.

 
Ce document est destiné à informer le patient dans la mesure du possible et ne peut aborder tous les aspects de la chirurgie visée. Votre chirurgien répondra par ailleurs à toutes vos questions.
maj : 02/06/2022