Sigmoïdectomie pour diverticulose

 

LA DIVERTICULOSE SIGMOIDIENNE

C'est une maladie de plus en plus fréquente dans nos sociétés industrialisées (Existe chez 20 % de la population sans donner de troubles).

Après 60 ans la moitié de la population des pays industrialisés en est atteinte.

Elle atteint surtout le sigmoïde, qui est la dernière portion du gros intestin avant le rectum. Mais elle peut siéger sur tout le colon, avec cependant une prédominance sur le colon descendant ou colon gauche.

Il s'agit anatomiquement de petites hernies sur la paroi colique. Ces diverticules mesurent environ 3 à 10 millimètres, parfois plus. Ils sont liés à une faiblesse de la paroi musculaire de l'intestin qui laisse passer la muqueuse à son travers.


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COMPLICATIONS

Les diverticules contiennent très fréquemment des matières fécales qui stagnent et deviennent dures (coprolithes), un peu comme de la pierre.

Ces coprolithes irritent la paroi et peuvent la perforer. Nous en sommes alors au stade de la diverticulite.

La complication la plus redoutée est la perforation d'un de ces diverticules, ce qui entraîne un ABCES, une PERITONITE, ou une FISTULE.

Une autre complication peut survenir : c'est l'hémorragie qui peut être parfois très importante nécessitant l'hospitalisation d'urgence. Au long terme peuvent également survenir des sténoses du sigmoïde (rétrécissements).

 

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TRAITEMENT


Lorsqu’une infection survient (sigmoïdite diverticulaire), manifestée par des douleurs, de la fièvre, parfois une diarrhée, une hospitalisation est souvent nécessaire.

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En l’absence d’abcès (appréciée sur les signes d’examen et le scanner) le traitement est antibiotique, seul. On attend ainsi la résolution de la crise. Elle est obtenue dans 80 à 90% des cas. S’il s’agissait de la première poussée franche, qu’elle n’était pas trop sévère, et pourvu que sa résolution ait été complète, sans récidive précoce, il n’est pas justifié de proposer une résection chirurgicale. En revanche, en cas de récidive, le risque de poussée ultérieure est important. C’est donc généralement après une deuxième poussée que l’on propose une intervention, « à froid », une fois la crise aiguë passée.

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Pourquoi attendre et opérer « à froid », plutôt qu’en urgence comme on le fait pour les appendicites et les infections de la vésicule biliaire ? Parce qu’opérer en urgence conduit le plus souvent à terminer l’opération non pas par un raccordement du côlon avec le rectum, en rétablissant un circuit normal (ANASTOMOSE), mais par une colostomie dérivant les matières fécales à la peau (appelée « poche »).  En effet, la cicatrisation de tissus inflammatoires est aléatoire et risque, si elle est défaillante, de se traduire par une fuite de matières dans le ventre, responsable d’une gravissime péritonite. Il vaut donc mieux attendre le « refroidissement » des lésions.

 

L’intervention est une SIGMOÏDECTOMIE qui consiste à retirer la portion digestive responsable de la symptomatologie, c'est-à-dire le sigmoïde.

 

Elle se pratique habituellement sous coelioscopie.

 

Comme toute intervention chirurgicale, la cœlioscopie comporte des risques OPERATOIRES et ANESTHESIQUES.

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LA CHIRURGIE PAR LAPAROSCOPIE

A l’état normal, le contenu de l’abdomen est en contact étroit avec la paroi abdominale. Pour obtenir un espace opératoire, il convient donc de « gonfler » l’abdomen. Pour ce faire, l’intervention commence par l’injection de gaz CO2 dans l’abdomen.

Lorsque l'espace de travail a été créé, le chirurgien utilise des « trocarts », qui sont des gaines munies de valves, qui permettent de contenir le gaz dans l’abdomen et par l’intermédiaire desquels sont introduits la caméra vidéo et les instruments chirurgicaux.  Ces trocarts sont mis en place par des petites incisions cutanées réalisées sur la paroi abdominale. Par la suite, l’intervention se déroule « à ventre fermé », votre chirurgien manipulant les instruments à l’extérieur de votre abdomen, mais suivant les différentes manipulations à l’intérieur du ventre sur un écran de télévision.

 Au réveil, vous pouvez présenter des douleurs aux épaules. Elles sont provoquées par le fait que le ventre a été distendu. Ces douleurs sont passagères et disparaîtront rapidement dans les jours suivant l'opération.

 L'intervention par laparoscopie comporte des risques spécifiques, mais extrêmement rares : plaie vasculaire ou digestive, embolie gazeuse. Ces accidents sont exceptionnels mais très graves.







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LES RISQUES DE LA SIGMOÏDECTOMIE PAR LAPAROSCOPIE

Ces risques et ces complications opératoires sont essentiellement représentés par :

  • Conversion : transformation de la coelioscopie en LAPAROTOMIE en cas de difficultés, de risque ou de complication per-opératoire.

  • hémorragie par blessure d’un vaisseau sanguin en cours d’intervention, obligeant parfois à ouvrir la cavité abdominale.

  • hémorragie secondaire dans les heures ou les jours qui suivent l’intervention, qui obligent souvent à ré-intervenir.

  • complications infectieuses (infection urinaires, infection de la paroi, infection du site opératoire,  péritonite).

  • occlusion intestinale obligeant parfois à ré-intervenir.

  • Plaie d'organes abdominaux (vessie, uretère, rectum, intestin grêle) pour laquelle il faut réintervenir.

  • fistule urinaire ou fistule digestive, obligeant à une réintervention.

  • thrombose veineuse profonde (phlébite) et embolie pulmonaire.

  • Cette liste n’est pas limitative…

    Ce document est destiné à informer le patient dans la mesure du possible et ne peut aborder tous les aspects de la chirurgie visée. Votre chirurgien répondra par ailleurs à toutes vos questions.

maj : 30/05/2022